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Le monde appartient aux lève-tôt (ou pas)

Quand certain.e.s apprécient dès l’aube la rosée du matin, d’autres grappillent jusqu’à la dernière minute de sommeil. Pourquoi ?! Serait-ce génétique ? Et oui ! Une équipe de chercheur.se.s s’est penchée sur la question en étudiant la quinzaine de gènes connus et régulant notre sommeil. Ils.elles auraient découvert que nous sommes finalement prédisposé.e.s à être des lève-tôt ou pas.

Horloge biologie et rythme circadien

Le rythme circadien représente un cycle comprenant la période où nous restons éveillés et la période où nous dormons. Présent dans la plupart des espèces vivantes, il est chez nous de 24 heures. Ce rythme est stable d’un individu à l’autre et est régulé par notre horloge interne (ou horloge biologique) et des facteurs extrinsèques comme l’alternance jour/nuit.

Cette horloge interne régule certaines variations physiologiques comme la température corporelle, la fréquence cardiaque, la production de certaines hormones. Par exemple l’augmentation de la température corporelle favorise le sommeil, au contraire un refroidissement induit le réveil. Un autre exemple, la mélatonine, hormone favorisant le sommeil, voit sa production augmenter chaque jour vers 21 heures…

Tous ces phénomènes physiologiques sont régulés par notre horloge biologique et permettent de se caler avec le tempo veille-sommeil de notre corps. Cette horloge est localisée au cœur du cerveau dans deux noyaux qu’on appelle « noyaux suprachiasmatiques » contenant à eux deux environ 20 000 neurones. Ces derniers possèdent une activité pulsatile d’environ 24 heures (d’où le nom « circadien » qui vient du latin circa : « proche de » et diem ; « jour »).

 

 

Harmonie et décalages : environnement, physiologie et génétique

Mais l’idée que nous aurions une horloge interne ne faisait pas l’unanimité dans la communauté scientifique. La célèbre expérience de Michel Siffre dans les années 70, a permis de démontrer son existence et de grandes avancées en chronobiologie.

Confirmée quelques années plus tard par la découverte du gène Per (pour période) chez la drosophile, l’horloge biologique montre un fonctionnement indépendant des facteurs extérieurs comme la lumière ou nos repères de temps.

Dans son expérience Hors du temps, Michel Siffre décida de s’enfermer dans une grotte près de 2 mois sans aucun repère temporel, coupé du monde extérieur. Il en ressortit, le 14 septembre 1962 à bout de forces et complètement déconnecté, pensant être le 20 août. Son expérience a permis de révéler plusieurs résultats.

                       > Le rythme circadien est en fait de 25 heures. Au début de l’expérimentation, le rythme veille-sommeil est plutôt stable et suit les régulations du corps. L’oscillation des températures, la production de cortisol et mélatonine reste stable.

                      > Au bout d’un certain temps, on voit apparaître des anomalies du rythme veille-sommeil, les cycles sont beaucoup trop longs ou trop courts. Il dort quelques heures pensant faire des nuits complètes et reste éveillé parfois plus de 30 heures de suite.

Pourtant les variations physiologiques, donc liées à l’horloge interne comme le changement de la température du corps ou les productions d’hormones diverses restent stables et suivent la même dynamique de départ. C’est-à-dire que les régulations liées à son horloge interne restent stable mais que son cycle circadien ne l’est plus. Michel Siffre vit à en désaccord avec son horloge biologique.

 

 

Cela a permis de conclure que les facteurs extérieurs tels que l’alternance jour/nuit ou encore les horaires sociaux représentent des signaux que notre cerveau perçoit, permettant ainsi de coordonner notre rythme interne avec notre environnement. La combinaison génétique et environnement, c’est pas nouveau !

Alors, puisque nous avons cette horloge interne et percevons tou.te.s notre environnement, d’une manière ou d’une autre, pourquoi certain.e.s sont des lève-tôt et d’autres des lève-tard ?

Et bien il faut préciser qu’être un.e lève-tôt ne signifie pas se lever plus tôt que les autres mais correspond plutôt à la capacité, dès le réveil, d’être opérationnel. Certes, nous avons une horloge interne qui, “comme une réponse au jour et la nuit” nous dicte quand dormir ou pas, mais celle-ci n’est pas exactement la même pour tou.te.s et fluctue de quelques heures.

Dans notre société actuelle, si l’on est plus un.e couche-tard,  il est plutôt difficile de suivre son horloge biologique.
Alors, est-il dangereux d’imposer un rythme à son corps qui n’est pas le nôtre ? Mieux vaut-il être lève-tôt ou couche-tard ?

Des éléments de réponses dans la super vidéo d’AsapSCIENCE :

 

 

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