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Attention Stéréotypes

Parce qu'il est plus facile de désintégrer un atome qu'un stéréotype !

L’autisme, un trouble envahissant du développement

En France, environ 650 000 personnes sont atteintes d’un trouble du spectre de l’autisme (TSA), ce qui correspond à près de 1% de la population. L’autisme affecte le développement d’un.e...

En France, environ 650 000 personnes sont atteintes d’un trouble du spectre de l’autisme (TSA), ce qui correspond à près de 1% de la population. L’autisme affecte le développement d’un.e individu.e et est considéré comme un handicap. Les premiers signes apparaissent généralement lors des trois premières années de la vie des personnes atteintes. Les conséquences sont des troubles du comportement, des problèmes de communication et une altération des relations sociales. En effet, les autistes ne perçoivent pas le monde et les autres personnes de la même manière que les personnes neurotypiques (qui ne sont pas autistes). L’autisme a plusieurs facteurs, mais notamment la génétique. C’est pourquoi les recherches sont complexes à mener: un grand nombre d’éléments entrent en jeu, même si la génétique semble être le facteur le plus important.   

 

Les causes

 

Si l’autisme est un trouble multifactoriel, il est néanmoins probable que la cause principale soit génétique. Un certain nombre d’éléments laisseraient en effet penser que l’autisme apparaîtrait in utero, donc avant même la naissance de l’individu.e. Comme c’est au moment où se forme le cerveau sous l’impulsion de différents gènes, il est logique de penser que la cause est génétique. Il est toutefois difficile d’isoler les gènes responsables car un grand nombre d’entre eux pourraient être en cause. De plus, les gènes interagissent entre eux et il est possible que l’autisme viennent de certaines “combinaisons” de gènes et pas seulement d’un ou deux gènes en particulier.

 

Une partie des scientifiques estime d’ailleurs qu’il n’y a pas de lien direct entre autisme et génétique mais qu’un grand nombre de vulnérabilités génétiques vont former un terrain qui prédisposera l’individu à développer l’autisme.

Cette hypothèse donnerait donc une certaine importance aux facteurs environnementaux.

 

Les causes environnementales qui pourraient survenir avant même le déroulement de la grossesse seraient: des infections virales de la mère, l’exposition aux pesticides, aux métaux lourds, à la pollution atmosphérique… Des complications au moment de la naissance d’un individu augmenteraient également les risques. Les causes environnementales suspectées sont donc nombreuses et il est pour l’instant difficile de déterminer qui est/sont le(s) vrai(s) déclencheur(s).

 

Les différences observées au niveau du cerveau

 

L’autisme serait dû selon plusieurs études à une surabondance des connections entre les neurones du cerveau. Ces connections sont appelées des synapses.

 

Synapse

Pixabay

 

L’axone est la partie du neurone qui lui sert à transmettre l’information qu’il délivrera grâce aux neurotransmetteurs qu’il contient. Un neurotransmetteur est une substance chimique produite par l’organisme qui permet aux neurones de communiquer entre eux. Mais pour ça, les neurotransmetteurs doivent être reçus par des récepteurs spécifiques. C’est par ce mécanisme que le neurone post-synaptique reçoit l’information. Les synapses représentent les liaisons ou points de contact entre les neurones.

 

Ainsi, le trop grand nombre de connections affecterait l’efficacité du réseau neuronal et le cerveau des enfants autistes serait gêné dans son fonctionnement. Dans ce réseau, des connections sont en permanence supprimées alors que d’autres se forment ou sont renforcées. Mais si un trop grand nombre de connections sont maintenues en permanence, le réseau est saturé et fonctionne différemment d’un réseau “classique”. C’est un peu comme un réseau de téléphonie: si un trop grand nombre d’appels sont passés en même temps, il se peut que le réseau soit surchargé et que les utilisateurs soient affectés. Les personnes atteintes d’un TSA accordent souvent beaucoup d’attention aux détails et rencontrent plus de difficultés que les autres quand il s’agit de développer une vision d’ensemble d’une situation.

 

L’autisme modifie le fonctionnement du cerveau. Ainsi, le cerveau des autistes n’utilise pas les mêmes zones que le cerveau des personnes neurotypiques pour effectuer les mêmes actions, c’est donc toute son organisation qui est modifiée.

Cette différence se fait au détriment des relations sociales qui sont affectées par cette organisation et par le “surplus” de connections neuronales, provoquant ainsi chez les autistes une difficulté pour interagir avec les autres.

 

L’hérédité

 

Si la probabilité de développer un Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA) est faible, elle est cependant beaucoup plus élevée pour les frères et soeurs et plus encore chez les jumeaux des enfants autistes.

 

En effet, la probabilité d’être autiste est environ 10 fois plus élevée pour les frères et soeurs des enfants autistes et pour les “vrais jumeaux”, elle varie entre 60% et 90% selon les études. Cette probabilité est difficile à évaluer mais il semble que la tendance soit forte à développer un trouble du spectre de l’autisme quand des membres ayant les mêmes parents dans une famille en sont atteints.

 

La raison semble être plus génétique qu’environnementale. En effet, même si les deux sont des causes, la piste génétique semble être privilégiée par les chercheurs car plus “responsable” que celle environnementale.

 

La nécessité d’un diagnostic le plus tôt possible

 

Un grand nombre d’enfants autistes ne sont pas diagnostiqués où le sont mal. Mais malheureusement, dans ces deux cas, le trouble se développe car l’enfant n’est pas ou est mal accompagné. Et plus l’accompagnement arrive tard et plus l’enfant aura tendance à s’isoler et à développer de grandes difficultés pour communiquer avec les autres.

 

Avec un système de récompenses et en donnant beaucoup d’attention à ces enfants, ils peuvent apprendre dès leur plus jeune âge à se comporter en société et à ne pas ressentir (trop) d’angoisse à l’idée d’avoir des interactions sociales. Ce qui leur permet ainsi de mieux s’insérer dans le monde scolaire puis professionnel. Mais pour que l’accompagnement soit efficace, il faut que le diagnostic soit fait le plus tôt possible.

 

En France, on estime à 10 000 le nombre d’enfants non ou mal diagnostiqués. Et ce nombre est peut-être même sous-évalué. La conséquence est que ces enfants s’isolent plus que ceux d’autres pays car ils sont moins accompagnés pour communiquer et apprendre à vivre en groupe. Cette différence se fait ressentir sur leur scolarité, ou son absence. Ainsi, au Royaume-Uni les étudiants universitaires autistes sont 17 fois plus nombreux qu’en France.

 

Les signes

 

L’autisme ne peut pas être “guéri” mais un accompagnement personnalisé peut apporter de très bons résultats et faciliter la vie des personnes concernées. Plus cet accompagnement personnalisé démarre tôt et plus il est efficace, il est donc important de repérer rapidement les signes qui indiquent qu’un enfant est autiste.

 

L’une des principales différences entre les enfants autistes et les autres est le langage: les autistes appréhendent d’une manière différente son utilisation sociale. Les enfants concernés peuvent parfois inventer des mots, ou aussi répéter en écho la question qu’ils ont entendu. Cette difficulté à communiquer s’étend aussi à toute la communication non-verbale (expressions, gestes, postures, ton de la voix…)

 

L’autisme affecte la communication et les interactions sociales dans leur ensemble. Les autistes s’isolent beaucoup et ne cherchent pas ou peu le contact avec les autres. Ce n’est pas qu’ils ne veulent pas communiquer mais ils ne savent pas comment faire.

 

Pixabay

 

Un autre signe est que les enfants autistes ont des gestes répétitifs, comme par exemple des balancements. Ils peuvent aussi utiliser certains objets d’une manière différentes de leur utilisation prévue. Il arrive aussi parfois qu’ils se passionnent pour certains thèmes, notamment en sciences.

 

L’accompagnement personnalisé

 

Accompagner un enfant autiste demande beaucoup de patience, de calme et d’écoute.

La première chose à faire est d’apporter de la stabilité à l’enfant, de l’aider à construire ses repères. Les activités qu’il pratique doivent avoir une place et une durée définie, afin de créer chez lui un sentiment de sécurité. Très souvent, les autistes redoutent le changement, mais il est toutefois bon de les y préparer progressivement. Pour cela, on peut ajouter ou remplacer certaines activités qu’il fait au cours d’une semaine, mais tout en préservant un maximum de points de repère pour qu’il ne soit pas perdu. On peut par exemple organiser le programme de sa journée avec un emploi du temps ou chaque activité est associée à une image. Ainsi, sa journée est organisée et un repère visuel est associé à chaque activité.

 

La communication est également très importante, bien qu’elle soit rendue plus difficile par le trouble de l’autisme, il ne faut pas la négliger et si possible l’associer à des éléments visuels pour qu’elle soit plus accessible aux personnes autistes. Il est bon de créer aussi des situations de communication afin de pousser les enfants concernés par l’autisme à communiquer. Il faut les pousser à le faire de manière spontanée, leur en montrer l’intérêt, par exemple en utilisant un système de récompense pour qu’ils associent la communication à quelque chose de positif leur apportant de la satisfaction. Les efforts faits dans ce domaine peuvent être récompensés pour stimuler l’intérêt des enfants concernés et leur donner envie de recommencer.

 

Pixabay

 

L’autisme est un trouble du développement qui apparaît dès l’enfance. A cause d’un fonctionnement différent du cerveau, les personnes concernées éprouvent des difficultés à communiquer avec les autres et dans leurs relations sociales. Pour les aider au mieux, il est important de s’apercevoir de la présence de ce trouble au plus vite. Une fois qu’il est détecté, l’idéal est de fournir aux personnes autistes un environnement où ils se sentent en sécurité et où leurs journées sont organisées autour de repères stables et d’activités précises. Il est aussi positif de les pousser à communiquer, si possible en les motivant avec un système de récompense.

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