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Journée Sciences & Médias : Comment lutter contre la désinformation scientifique ?

Avec l’émergence du numérique et des réseaux sociaux, l’information, et notamment l’information scientifique, est omniprésente dans notre quotidien. Démocratisée, l’information est aujourd’hui moins standardisée, plus abondante mais parfois erronée et non-vérifiée.

 

Avec l’émergence du numérique et des réseaux sociaux, l’information, et notamment l’information scientifique, est omniprésente dans notre quotidien. Démocratisée, l’information est aujourd’hui moins standardisée, plus abondante mais parfois erronée et non-vérifiée.

 

Nous étions présent.e.s à la journée de Sciences Médias le 11 janvier 2018 pour discuter de la lutte contre la désinformation dans le domaine des sciences. Au programme : le rôle des scientifiques dans les médias, comment sont créées et vérifiées les informations, les algorithmes et la désinformation et quelle attitude adopter face à des informations erronées.

 

Voici un petit résumé de nos moments préférés :

  • L’intervention d’ouverture de Valérie Masson-Delmotte

Lien vers la video : https://www.youtube.com/watch?v=hmyoL-QMxUs&t=1285s

 

Dans l’intervention d’ouverture de la journée, Valérie Masson-Delmotte, climatologue et co-présidente d’un groupe du GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat) évoque son métier et partage ses inquiétudes, notamment sur les problèmes de propagation d’informations erronées auxquelles elle doit faire face et sur le négationnisme grandissant. Elle regrette le peu de place qu’accordent les médias francophones aux débats scientifiques qui permettraient de montrer la démarche collaborative qui aboutit à l’affirmation d’une vérité scientifique au grand public. Elle pointe aussi du doigt les médias qui accordent beaucoup plus de place aux polémiques et aux controverses dans le but de faire les gros titres plutôt qu’aux problématiques soulevées par des recherches approfondies de scientifiques. Cela a pour effet, au fur et à mesure, de provoquer le désintérêt du grand public face à des questions essentielles, comme le réchauffement climatique.            

 

  • Les présentations de Francesca Musiani, chercheuse à l’Institut des Sciences de la Communication et Gilles Dowek, chercheur en informatique à l’INRIA, sur les algorithmes et leur possible rôle dans la désinformation

Lien vers la vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=ruqioN-fHpM

 

Dans son exposé, Francesca Musiani délivre son analyse des mécanismes algorithmiques qui gouvernent notre utilisation d’internet. Elle explique, entre autres, que les réseaux sociaux sont aujourd’hui développés dans une démarche de personnalisation des contenus et que bien qu’ils ne soient pas entièrement considérés comme des médias, ce sont des points d’accès majeurs à l’information pour de nombreuses personnes. Ainsi, les informations et les opinions qui nous parviennent via les réseaux sociaux ont tendance à ne nous montrer qu’un point de vue d’un événement ou d’une discussion, et généralement, celui qui est en accord avec notre propre vision. Cela empêche l’échange d’idées et la confrontation de visions opposées, ce qui génère des visions erronées du monde qui nous entoure. Certain.e.s parlent même de “bulles de filtres”.

 

Gilles Dowek, lui, nous a parlé de l’intérêt des algorithmes dans la vérification des informations. À l’aide d’une anecdote personnelle comme fil rouge, il nous explique que de nombreuses informations sont aujourd’hui difficilement vérifiables car cette vérification demande d’avoir accès à des textes écrits qui ne sont parfois disponibles qu’en un seul exemplaire et dont la consultation est souvent très régulée. Il appelle alors à une numérisation des œuvres écrites (notamment des œuvres anciennes) et au développement d’algorithmes de type moteur de recherche, qui permettraient de trouver l’occurrence d’une phrase, d’une citation, ou d’un mot au sein d’un corpus d’œuvres. Ce genre d’algorithmes nous permettrait ainsi de retracer la première occurrence d’une information dans la littérature et de trouver l’origine de fausses nouvelles.

 

Cela a aussi été l’occasion de découvrir des disciplines peu connues : la tribologie ou l’étude des frottements et de l’usure et l’agnotologie, l’étude de la production culturelle de l’ignorance. Nous espérons que ce genre d’événements continuera à lever le voile sur les problèmes qu’engendre la désinformation scientifique et qu’ils puissent être générateur d’autres initiatives.

 

Retrouvez les autres vidéos des interventions de la journée sur la chaîne youtube de Sciences et Média.

 

Article de Luisa et Karine

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