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Un voyage virtuel bien vivant

Le tonnerre gronde pendant que plusieurs visiteurs du Muséum National d’Histoire Naturelle attendent devant l’entrée du cabinet de réalité virtuelle (VR). Du haut du troisième étage de la grande galerie de l’évolution située au jardin des plantes, les spectateurs assistent au déluge qui s’abat sur la file d’animaux de la savane en contrebas.

Le tonnerre gronde pendant que plusieurs visiteurs du Muséum National d’Histoire Naturelle attendent devant l’entrée du cabinet de réalité virtuelle (VR). Du haut du troisième étage de la grande galerie de l’évolution située au jardin des plantes, les spectateur.rice.s assistent au déluge qui s’abat sur la file d’animaux de la savane en contrebas.

Cette scène, d’une apparente gravité en réalité orchestrée par des enceintes et des projecteurs, ne sonne pas le glas mais annonce le début de tout autre chose : un voyage au cœur de l’évolution. C’est en tout cas le titre de la nouvelle exposition du musée (ayant lieu jusqu’au 29 avril 2018), une des premières en France à utiliser une salle possédant la technologie de VR.

Vue du cabinet de réalité virtuelle, en haut de la galerie de l’évolution

Deux animateurs viennent accueillir les spectateur.rice.s et les font entrer dans la pièce. Il s’y dégage une ambiance sobre, moderne et esthétique, amplifiée par un éclairage LED couleur carné. Cinq stations en bois y sont disposées, chacune possédant son casque relié au plafond par un câble, ses deux manettes sans fil, et son écran permettant de visualiser la scène qui sera projetée dans le casque. Une fois les affaires des visiteurs posées, les deux employés appellent ces derniers à se rassembler pour de courtes explications techniques sur l’utilisation des manettes et sur les différentes possibilités. « N’hésitez pas à exprimer vos émotions à haute voix et à crier », encouragent-ils à la fin de leur discours. Les animateurs abaissent ensuite les rideaux délimitant chaque compartiment et nous sommes invité.e.s à rejoindre leur station. On se place au centre de sa zone, on enfile le casque, on abaisse les écouteurs sur les oreilles, on prend bien en main les manettes, et c’est parti.

Station du cabinet de réalité virtuelle, avec le casque et les manettes

On se retrouve projeté en plein milieu du vide interstellaire, avec dans les oreilles une musique reposante. Si vous levez votre bras, votre manette est alors modélisée devant vos yeux, l’avatar reproduisant fidèlement chacun de vos mouvements. La manette devient ainsi une extension de vous-même dans cette réalité virtuelle pourtant bien vivante. Une voix venant de nulle part, ou plutôt des écouteurs, vous explique ce que vous allez vivre. Et au moment où vous vous y attendez le moins, une girafe de plusieurs mètres de hauteur apparaît devant vous. C’est le bon moment pour exprimer à haute voix votre émotion. On peut alors à loisir s’approcher d’elle en marchant, zoomer, dézoomer, la faire tourner sur elle-même à l’aide de la manette, etc, la girafe réagissant docilement à tout ça.

Après la prise en main, entre en scène une grosse boule blanche formée de 450 branches de l’arbre du vivant. Au centre de celle-ci, Last Universal Common Ancestor (LUCA ou le dernier ancêtre commun), datant de 3,5 milliards d’années. Et plus on parcourt les branches vers l’extérieur, plus on se rapproche du temps présent. En atteignant la sphère, celle-ci devient immense et prend place tout autour de vous. Vous vous retrouvez alors encerclé.e par une multitude d’êtres vivants que vous pouvez sélectionner à souhait pour apprendre des informations à leur sujet et, pour 26 d’entre eux, ils se modéliseront à la manière de la précédente girafe farceuse. On a également la possibilité de jouer au Jeu des parentés. Celui-ci étant truffé de piège, il est très facile de perdre. Le but est de trouver, parmi 3 animaux, lesquels sont les plus proches parents.

Arbre du vivant, composé de 450 espèces espacées sur 3,5 milliards d’années

Après 15 minutes d’effets spéciaux bluffants et d’exploration, l’exposition se termine par une citation d’un poète anglais, Francis Thomson, qui résume très bien l’ambiance de l’exposition : « toutes les choses sont de près ou de loin liées entre elles au point que vous ne puissiez pas remuer une fleur sans déranger une étoile ». Ainsi, pendant ces 15 minutes, le musée délivre un message : nous sommes des animaux parmi d’autres animaux, qui ont une place dans cet arbre du vivant. Il est maintenant temps de retourner à la réalité non virtuelle.

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