Un jour, au Museum de Rotterdam
Tout a commencé en 1995, quand le muséum d’histoire naturelle de Rotterdam s’est agrandit avec la construction d’une nouvelle aile, en verre. A cause des jeux de lumière, ce nouveau bâtiment se transforme parfois en miroir, et donc en piège mortel à volatiles…
Le 5 juin 1995, Kees Moeliker, un ornithologue néerlandais qui travaille au dernier étage de ce bâtiment allait observer une scène très étrange…
D’abord un bruit sourd, « encore un nouveau spécimen à ajouter à la collection » se dit-il.
Mais en descendant observer les conséquences de la collision, Kees aperçut un canard mâle colvert, mort, étendu sur le sol.
Et à côté de cet infortuné mallard, c’est un colvert mâle, bien vivant, lui, qui commençait à tourner autour du volatile décédé.
Ce qui suit était alors jusque là inconnu de la communauté scientifique.
Le mâle vivant commença à monter sur le cadavre, et… à s’accoupler avec la dépouille. Pendant 75 minutes.
Oui, vous avec bien lu, un cas de nécrophilie homosexuelle !
Bien que le mâle colvert soit connu pour son comportement naturel à violer les femelles (ce qui donne d’ailleurs lieu à des femelles colvert aux vagins biscornus ) c’est bien la première fois qu’un tel comportement était observé.
La scène, longtemps restée sans suite, ne sera décrite dans un article que 6 ans plus tard, en 2001. Article qui permettra à l’auteur de remporter l’Ig Nobel de Biologie en 2003 , et qui fera l’objet d’un TED en 2013 .
« Dead Duck Day »
Depuis ce jour, tous les 5 juins, Kees célèbre le « dead duck day » sur les lieux du drame, en mémoire de la mort du pauvre mallard.
Mélange de colloque scientifique sur « la lutte contre les moyens d’éviter les collisions d’oiseaux avec les façades en verres », et de cérémonie commémorative, la journée se termine autour … d’un plat de canard laqué au restaurant chinois !
Article rédigé par Maxime Borry
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