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À la rencontre de...

WAX part à la rencontre d'une personnalité, du passé, du présent, et du futur aussi.

SEA Plastics Expédition océanographique 2018

Une aventure qui n'est pas prête de s'arrêter : monter une association d'expéditions océanographiques pour étudier la pollution plastique et informer les citoyen.ne.s sur ces enjeux.

– S’engager pour protéger nos océans –

Objet de prose et de poésie, d’aventures épiques et de découvertes exotiques, la mer fascine depuis des millénaires les humains qui s’y confrontent. Tantôt calme sous le soleil d’été, tantôt violente sous les bourrasques hivernales, la mer respire, écume, éclate au gré des heures et des vagues. Véritable organisme vivant, elle inspire les littéraires par son indépendance, les cartésien.ne.s par sa vie grouillante et mystérieuse et tout un chacun pour sa simple beauté. Aujourd’hui, on pourrait penser que la mer n’a pas changé, qu’elle est toujours aussi belle, insoumise… et pourtant. À l’occasion de la COP21 de nombreux.ses scientifiques nous alertent sur la dégradation de la santé de nos océans. Les activités humaines rejettent chaque année des millions de tonnes de déchets dans les océans. La chute est abrupte me direz-vous ? Alors, demandez-vous : à quel point la mer est polluée ?

 

SEA Plastics ou la genèse d’un projet d’expédition océanographique

C’est justement ce que se sont demandé trois étudiants de l’école AgroParistech il y a maintenant un an. Après avoir contacté de nombreux spécialistes, Simon, Ernest et Aymeric se sont alors lancés à bras le corps dans une aventure qui n’est pas prête de s’arrêter : monter une association d’expéditions océanographiques pour étudier la pollution plastique et informer les citoyen.ne.s sur ces enjeux. Concrètement, quels sont les objectifs de SEA Plastics ? Tout d’abord, il y a le volet scientifique pour mieux comprendre la dynamique de formation des plastiques et leurs impacts sur le vivant à toutes les échelles afin de concevoir les moyens de lutte de demain. Mais ce n’est pas tout, à quoi bon chercher des moyens de dépollution si les citoyen.ne.s ne sont pas conscient.e.s du phénomène ? En parallèle, il y a donc un volet de sensibilisation, pour aller à la rencontre du public, informer et faire émerger des solutions innovantes. SEA Plastics est née de cette passion pour la mer, cette envie de comprendre le monde et cette soif d’apprendre aux autres.

En 2017 une première expédition couronnée de succès

Dans un premier temps, il a donc fallu trouver de l’argent. Les subventions et donations récoltées (Ministère de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer, Allia-Tech Ingénierie, campagne de crowdfunding) en 6 mois ont notamment servi à l’achat de notre bateau, un ketch de 14m, aussi appelé « le Labo ». Notre « Labo » n’ayant pas navigué depuis 25 ans, l’équipe de la première expédition 2017 l’a donc intégralement rénové pendant deux mois et demi, avant de quitter la terre ferme pour mener à bien le projet.

Aymeric en train de rénover le Labo pour l’association

La première expédition océanographique de SEA Plastics en mer Méditerranée de mai à juillet 2017 a permis d’étudier la répartition verticale des microplastiques, une première mondiale soutenue par de nombreuses institutions, comme le CNES, le CNRS, l’institut MARBEC, l’institut océanographique de la fondation Albert Ier de Monaco, ou encore l’IFREMER. Il s’agissait, à l’aide d’un filet fermant, de récolter des échantillons d’eau de mer entre 50 et 100 mètres de profondeur pour vérifier si des microparticules de plastiques étaient présentes, et si oui de vérifier leur nature et de les quantifier. De plus, lors de chaque escale dans les 4 pays accostés, un maximum de citoyen.ne.s a été sensibilisé. Enfin, l’Aquarium de Paris diffuse actuellement le film documentaire « La pollution invisible », issu de cette première expédition et qui sera visionné par plus de 250 000 personnes. Cette première expédition océanographique 2017 a posé les jalons de l’association, et est un véritable succès.

Récolte d’un échantillon d’eau de mer à l’aide d’un filet fermant.

Aujourd’hui une nouvelle expédition se prépare

Entre temps, l’équipe 2018 s’est mise en place. Elle est constituée de 4 jeunes femmes étudiantes (3 ingénieures d’AgroParisTech et une chercheuse de l’Université Paul Sabatier à Toulouse) qui repartiront en mer Méditerranée pour compléter les résultats de l’expédition précédente et répondre à une problématique nouvelle, « l’impact des plastiques sur les réseaux trophiques marins ». Pour cela, de nouveaux partenaires scientifiques nous ont rejoints : l’institut MERCATOR, le bureau d’étude Aquasearch, le Groupe Phocéen d’étude des requins, le CESTMED.

De gauche à droite : Lucie, Sarah, Marie et Marine, la nouvelle équipe de l’expédition 2018

Ensemble, nous avons mis en place des protocoles de photo-identification et d’éthologie (prise de photographies, prise de note des comportements observés) et de bioacoustique (enregistrement sonore du langage des cétacés) pour analyser les comportements des tortues, des requins et raies et des cétacés dans les zones de fortes concentrations plastiques.

Simon analyse les échantillons

En parallèle de notre programme scientifique, nous sensibiliserons la population et les jeunes aux enjeux environnementaux marins lors de nos escales dans des ports tels que le Cap d’Ail, Sète, Banyuls, Monaco. Les ateliers de sensibilisation dans les écoles ont déjà commencé. Au programme : activités manuelles et jeux pédagogiques pour que les plus petit.e.s assimilent les concepts de pollution plastique, biodiversité marine et bioaccumulation (forte concentration plastique dans les organismes en haut de la chaîne alimentaire comme les requins, les dauphins, etc…). Nous montons un programme de sciences participatives entre les étudiant.e.s d’AgroParisTech et notre association et embarquerons également un reporter qui réalisera un nouveau documentaire sur notre projet. Enfin, l’aventure continue puisqu’une équipe 2019 prend déjà le relais pour une future expédition.

Si nous devions résumer SEA Plastics en quelques mots : nous avons un objectif concret, une réelle motivation, une envie d’œuvrer pour sauvegarder la mer, notre passion. Nous puisons notre force du soutien et de l’expertise de scientifiques qui ont un jour embarqué pour des expéditions océanographiques célèbres comme l’Expédition 7ème continent. Si vous vous sentez concerné.e.s et que vous souhaitez prendre part à l’aventure SP, n’hésitez pas à nous rendre visite, à nous contacter et nous soutenir.

 

Le Labo

 

Car, comme l’a écrit Charles Baudelaire, si « La mer est un miroir [où] tu contemples ton âme » avons-nous envie de la laisser dans cet état ?

 

Marine Perthuis
Co-organisatrice et membre de l’Expédition océanographique 2018

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