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Pas contents ! Pas contentes !

Les scientifiques descendent dans la rue !

Le C.N.R.S., ou Comité national pour la Recherche scientifique, tire le système d’alarme : depuis 2011, des milliers d’emplois scientifiques dans la Recherche et l’Enseignement supérieur (c’est-à-dire dans les laboratoires de recherche publique et dans les universités) ont disparu.

Départs à la retraite non remplacés, nouveaux postes soumis à des concours de plus en plus difficiles, emplois précaires, le document publié par le CNRS montre qu’il n’y a pas que l’industrie automobile ou la sidérurgie qui souffrent de problèmes liés à l’emploi dans notre pays.

Manifestation le Mercredi 11 juin à 14h30 devant la Sorbonne, à Paris

Une dizaine de syndicats ont appelé à manifester à Paris, devant la Sorbonne, demain après-midi, pour dénoncer les pertes d’emplois catastrophiques, la précarité des chercheurs-ses et la dégradation des conditions d’enseignement dans le supérieur. En ce qui nous concerne, nous les jeunes, il s’agit également de dénoncer la dévalorisation des étudiants scientifiques, qui doivent enchaîner les C.D.D. et les contrats de travail courts et mal rémunérés pendant une période de plus en plus longue avant d’avoir un emploi stable dans le monde de la recherche. Les scientifiques vont donc essayer de faire entendre leur voix.

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Un problème de valeurs

Tout le monde l’a entendu au moins une fois depuis 2012 : la France doit faire des économies. C’est vrai, on ne peut pas le nier. La dette, le triple A perdu, les impôts déjà lourds que l’on ne peut pas trop augmenter, tout ça fait qu’il faut économiser de l’argent.

Mais comment ? On entend parler de simplifier l’administration publique, ou par exemple de supprimer les régions. On commence à entendre parler des intermittents du spectacle, qui ont entamé une grève pour ne pas qu’on touche à leur situation, déjà précaire.

Mais on n’avait pas encore parlé des scientifiques, qui manifesteront dans plusieurs villes de France demain.

En effet, l’essentiel de la « recherche fondamentale » est financée par l’État : archéologie, astronomie, ethnologie, mathématiques fondamentales, physique, biologie, robotique, santé, de nombreuses disciplines scientifiques sont peu (ou pas du tout) financées par des fonds privés. Les chercheurs et chercheuses dépendent donc des fonds publics pour envoyer une sonde aux confins du système solaire, entreprendre un chantier de fouilles et trouver des squelettes de dinosaures ou tout simplement manger, se loger et avoir une vie en dehors des laboratoires.

Si l’État décide d’économiser sur le budget de la Recherche et de l’Enseignement supérieur, c’est toute l’Université française qui menace de s’écrouler. Or la recherche fondamentale, c’est l’avenir. On envoie un satellite autour de Mars ? Des centaines de gens, ingénieurs ou techniciens, vont travailler sur son lancement, partout en Europe, ce qui sert à la maintenance des emplois dans l’industrie aéronautique. On développe un programme pour résoudre une difficile équation en mathématiques ? Demain, ce programme permettra peut-être d’optimiser les flux de voyageurs dans le métro ! Sans compter que la science reste synonyme de progrès, de richesse culturelle et que, on est d’accord, ça fait rêver les gens…

La société française doit donc réfléchir à la valeur ajoutée qu’elle veut conserver, malgré la crise. Si la précarité touche les intermittents du spectacle et que les jeunes ne peuvent plus devenir comédiens ou techniciens sur un plateau de cinéma, il n’y aura plus de culture en France. Et s’ils ne peuvent plus non plus se passionner pour les atomes ou les équations, il n’y aura plus de science non plus. Peut-on vivre sans culture ? Peut-on vivre sans la science ? La question vaut sans doute la peine d’être posée, maintenant on attend la réponse.

Article rédigé par Léa Griton

Source photo : photo du tournage de Star Wars, http://www.laboiteverte.fr/110-photos-rares-du-tournage-de-star-wars/

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