Chasseurs-cueilleurs, d’accord. Mais chasseurs-cueilleurs responsables et durables. Alors respect, les Aléoutes savaient gérer leur écosystème, eux. Selon des chercheurs américains, ce peuple inuit équilibrait correctement son utilisation des ressources locales. Il y a 7000 ans. Grâce aux récits oraux des anciens, et des traces archéologiques, l’équipe de Jennifer Dunne de l’université de Santa Fe a pu reconstruire les habitudes alimentaires des Aléoutes.
L’île Sanak et son archipel abritaient alors des mammifères marins, des coquillages, des poissons, des crustacés, ainsi que des algues. En reconstruisant la « toile alimentaire » qui connectait toutes ces espèces, et les Aléoutes, les chercheurs ont remarqué que leurs habitudes de chasse saisonnières ne perturbaient pas la dynamique de leurs niches écologiques.
« Contrairement à la plupart des études écologiques qui ignorent les humains ou les considèrent comme des acteurs externes, notre analyse les inclut comme une partie intégrante de l’écosystème, » a expliqué Jennifer Dunne dans un communiqué.
Dans la même ligue que la morue du Pacifique
Comprenez que, pour une fois, l’influence des humains pouvait être comparée à celle d’autres prédateurs du milieu. Les Aléoutes peuvent être classés en tant que « prédateurs super-généraliste » : dans chaque niche qu’ils occupaient, environ 25 % des autres espèces leur servait de repas. Un chiffre comparable aux habitudes de chasse de la morue du Pacifique selon les chercheurs.
Comme les autres prédateurs super-généralistes, les chasseurs-cueilleurs changeaient régulièrement de proie à mesure que celles-ci se faisaient rares. « C’est un comportement très stabilisateur pour le système. » Les temps morts permettent aux populations de se reconstituer, et aucune disparition d’espèce n’est à déplorer. L’écosystème reste équilibré.
Aussi, Jennifer Dunne n’a pas manqué de comparer ces pratiques de chasse, pêche (et traditions ?) préhistoriques à l’exploitation intensive des ressources actuelles. La loi du marché dicte que la valeur d’une denrée se raréfiant doit grimper en flèche. Mais appliquer ce raisonnement à un animal comme le thon rouge entraîne une pression de prédation encore plus forte sur son espèce. Alors que sa population est déjà au plus bas.
Aussi peut-être faut-il nous en remettre à la sagesse des Aléoutes. Avec moi, enfilez votre plus belle fourrure, et rendez-vous ce dimanche à Vincennes. C’est la saison du cheval.
COMMENTAIRES
Jérémie 21 février 2016 à 22h02 - Répondre
0 0Et pour les amateurs de produits laitiers, il y a du Jockey ?