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À la rencontre de...

WAX part à la rencontre d'une personnalité, du passé, du présent, et du futur aussi.

Et si on cuisinait des algues ?!!

WAX a rencontré Anne Couvert-Castéra, étudiante en design, dont le dernier projet est des plus... gourmands !

 

    Après une 1ère scientifique, une Terminale littéraire, une excellente école de design à Paris et beaucoup de travail, Anne étudie désormais au prestigieux Central Saint Martins College of Art and Design à Londres. Son dernier projet : un meuble de cuisine pour cultiver et cuisiner chez soi des micro-algues vertes, la « spiruline ». Mais pourquoi pas une machine à fabriquer du chocolat ou des faises tagada bio ? Pourquoi cultiver une ALGUE ?

     Premièrement, parce qu’en 2020, il n’y aura peut-être plus assez d’eau pour cultiver le cacao, et deuxièmement parce que les fraises tagada, ça ne compte pas dans les cinq fruits et légumes à manger chaque jour. Non, le projet d’Anne est loin d’être farfelu ! Les spirulines sont en effet bourrées de protéines, qui sont nécessaires à l’humain pour vivre en bonne santé. Or il n’y a pas que le cacao qui va disparaître : quand la population mondiale franchira les dix milliards d’habitants, on n’aura plus assez de place pour élever des vaches, canards, lapins ou cochons d’inde. Les poissons seront peut-être également trop pêchés, et il faudra trouver comment remplacer la viande et le poisson dans nos assiettes, au quotidien. Donc pourquoi pas des algues ?
     Les spirulines ont un petit goût, mais séchées en poudre ou cuisinées en pâte, elles s’intègrent parfaitement dans une multitude de recettes ! Avec une imprimante 3D pour finaliser la déco, le meuble d’Anne vous permettra d’être le prochain Top Chef Végétarien !
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1) Anne, comment en es-tu arrivée à faire un meuble de cuisine pour cultiver des algues ?

Anne : J’ai commencé par effectuer un travail de recherche sur le problème des protéines dans le futur. Ensuite, j’ai réfléchi au rôle de la nourriture dans notre société, à son rôle biologique, mais aussi social et culturel. J’ai étudié les différentes manières de cuisiner dans le monde. J’ai aussi demandé à des amis comment ils s’imagineraient « cultiver des algues » chez eux. Ensuite, j’ai imaginé quels ustensiles seraient nécessaires pour cultiver les spirulines, et hop, j’ai obtenu une mini-usine à cultiver des algues !
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Mini-Usine pour cultiver des algues—————————————————————————————————————————————-

2) Comment décrirais-tu ton activité à un jeune de 15-16 ans ?

Anne : Mon activité, c’est trop cooool ! En vrai, le designer ne s’ennuie jamais, c’est un touche à tout. Ce métier est très large et peu cloisonné, véritable enrobement de types d’application !
J’étudie des comportements et des tendances, par exemple à travers l’ethnographie, auxquelles je réponds en concevant des objets, services, installations. Par exemple, si l’étude ethnographique dit : nous mangeons des protéines en grande quantité et elles sont peu durables , et que je remarque une tendance « green awareness » face aux problèmes de ressources de la Terre, alors… je cherche une solution à ça ! J’étudie alors les gens dans leur cuisine,  » Monsieur et Madame Toulemonde », et je me demande comment ils pourraient cultiver leurs algues chez eux ?

3) Pourrais-tu me décrire une journée type ?

Anne : Arrivée à mon niveau d’étude (niveau d’un master), je n’ai cours que trois jours par semaine – contre 5 par semaines en BTS par exemple. Je vais donc à l’université, et j’assiste à des conférences. Je peux ainsi apprendre la théorie, rencontrer des designers, me faire des contacts, discuter d’un sujet précis, ou encore participer à des ateliers. C’est l’occasion de traficoter des petites maquettes pour comprendre comment je veux que mon objet soit, de faire des séances de recherches  ou de rencontrer les experts d’un domaine.
Comme j’étudie en Angleterre, je rofite aussi de différentes manières de travailler. Par exemple, on est souvent amené à présenter nos recherches à la classe et en parler avec les autres, et on fait parfois des séances plus créatives : on mime, on fait des prototypes complètements « barges », on invente des scénario, des personnages ! On s’amuse comme des fous !
Le reste du temps, quand je n’ai pas cours, je dessine, je lis des articles sur Internet, des livres, je fais des enquêtes et j’observe.

4) Penses-tu utiliser des méthodes/qualités de scientifique quand tu désignes des objets ou de la nourriture ?

Anne : OUI à fond !!! Déjà, sur ce genre de projet, il faut s’entourer d’experts quand tu veux le développer (ici mon projet n’est pas encore abouti, mais si je le développe, je dois rencontrer des scientifiques). Sinon, tout ce processus de déduction et de recherches est, selon moi, tout droit sorti de la méthode de travail des scientifiques !
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Anne2
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5) Quels sont tes sites internet préférés?

Anne : Euh… en fait je travaille surtout à la bibli ! Mais sinon, http://www.technologyreview.com  est un site très sérieux pour se tenir au courant des dernières technologies par exemple !

6) Si tu as des conseils à donner aux « jeunes », ceux qui vont bientôt passer leur bac par exemple ?

Anne : Soyez curieux, n’ayez pas peur de tester des choses, de bidouiller, de vous balader avec un appareil photo avec vous (pour conserver une image des petits détails ou des idées à classer et à garder pour l’inspiration). Faites des activités artistiques en dehors des cours, et essayez de vous trouver des petits stages pour voir si c’est vraiment ça que vous voulez faire 🙂

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