Il était une fois en 2050
Il est 10h12 et Julie vient de naître. A la clinique ses parents sont un peu angoissés : ils attendent l’analyse du séquençage de son génome, qui doit leur être dévoilé d’une minute à l’autre. Désormais tout le monde y a droit dès la naissance : pour seulement quelques euros, les médecins prélèvent un échantillon de sang chez le nouveau-né et, grâce à une machine appelée séquenceur, l’ADN du bébé est déchiffré en un rien de temps. Tout y est inscrit : prédisposition à des maladies, carences alimentaires… et ces données sont accessibles à tout moment grâce à un code barre apposé sur le poignet droit. Le médecin arrive et le verdict tombe : Julie a 70% de chances d’avoir un cancer de l’intestin. Elle devra être surveillée tous les ans et débutera un traitement dès ses 10 ans. Les parents de Julie ne savent quoi penser : peut-être auraient-ils préféré ne pas savoir…
Il est déjà 12h30 et ils commencent à avoir faim. De retour chez eux, ils allument l’imprimante 3D posée au centre de la cuisine. Aujourd’hui le père a envie de viande et de pommes de terre. Il tape ces mots grâce à un clavier tactile puis avance son poignet droit pour que l’appareil puisse scanner son code barre et avoir accès aux données de son métabolome (i.e toutes les molécules produites par son organisme à un moment précis). Il place une assiette en dessous de l’imprimante, et remplit les réservoirs au maximum : acides aminés, calcium, fer… tous les nutriments doivent être présents sinon la machine refuse de se mettre en marche. Cinq minutes après, l’assiette ressort avec les aliments désirés. La machine a pris en compte à la fois les envies du père et les besoins de son métabolome (carences, glycémie…) pour créer de toute pièce un aliment avec les nutriments nécessaires à son organisme. Et voilà leur premier repas en famille !
Retour en arrière…
27 juillet 2015. Les progrès en biologie ne cessent de progresser et on entend de plus en plus dire que les biotechnologies vont être la révolution du XX Ième siècle, un bouleversement qui sera encore plus important que l’arrivée de l’informatique… Et puis on se questionne sur l’efficacité de notre industrie : ne faut-il pas revoir notre façon de gérer la production des énergies et de l’alimentation si l’on veut pouvoir vivre à 10 milliards sur Terre ?
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